Publié le par Aurore B.

A chaque fois que nous consommons un aliment, une boisson, qui a été en contact avec le plastique PET nous absorbons une infime quantité de certaines substances qui entrent dans sa composition. Bien évidemment la dose absorbée ne dépasse par la réglementation qui autorise une migration de 60 mg/kg.[1] Les études montrent des taux 100 fois inférieures à cette limite.[4]

Toutefois “la dégradation que subissent les plastiques lorsqu’ils sont rejetés dans l’environnement est un problème sérieux. Les agents atmosphériques, tels que les ondes, l’abrasion, le rayonnement ultraviolet et la photo-oxydation, associés à des bactéries, dégradent les fragments de plastique en particules micro et nanométriques.”[8]

Pour éviter un maximum cette migration le plastique doit être préserver de certaines conditions : il ne doit pas être soumis aux rayons du soleil, à une température supérieure à 60°C, un corps gras, et surtout il ne doit plus du tout être utilisé lorsqu’il est vieilli ou abîmé. Dans des conditions normales d’utilisation il n’y a pas de risque sanitaire observé.[1]

Pour le PET recyclé, la désinfection n’est pas toujours efficace, des résidus de l’ancien contenu peut rester en trace (pesticide, gasoil, produit ménager, essence, solvant…). A mon sens, et dans le doute, il est préférable de l’éviter pour un usage alimentaire, cosmétique et vestimentaire ! Un plastique PET 100% recyclé est pire qu’un plastique PET recyclé à 5 % mélangé à du plastique vierge à 95%.[3][7]


On trouve ce plastique partout quotidiennement

  • Sacs de cuisson (riz…), sacs congélations, sacs jetables…
  • Films alimentaires, tupperwares, barquettes…
  • Flacons de gels douche, shampoings, cosmétiques…
  • Bouteilles d’eau, de soda, de jus de fruits…
  • Huiles végétales alimentaires et cosmétiques…
  • Fibres pour textiles…

Je pense qu’il est préférable d’éviter l’effet cumul, faire cuire son riz dans un sac de cuisson en plastique, avec comme boisson une bouteille en plastique qui est restée dans une voiture au soleil accentuera la quantité absorbée des composants migrants du plastique.


Ce qui augmente la migration

  • Le contact avec un corps gras : les huiles végétales alimentaires et cosmétiques, les restes de plats…[1]
  • L’exposition solaire : bouteilles laissées au soleil…[1]
  • L’exposition à une source chaude dès 60° : micro-onde, sac alimentaire sur un aliment chaud…[1]
  • Le contact avec le froid : le congélateur, les bacs de glaces dessert, les bacs à glaçons (à préférer en silicone platine)…[1]
  • Le temps de contact : plus le plastique est resté longtemps en contact avec son contenant plus la migration augmente, mais très lentement.
  • L’usure, le vieillissement : dès que le plastique à subit un choc, à été exposé au soleil, est usagé par le temps… Ce plastique n’est pas conçu pour être réutilisable. Au moindre signe d’usure la migration de ces composants est accentuée. Le mâchouillage des stylos en plastique par exemple.
  • L’épaisseur du plastique : plus le plastique sera épais plus les substances resteront au cœur du plastique, plus le plastique sera fin plus sa fragilité sera accentuée. Les additifs en surface du plastique migreront plus facilement que ceux qui sont au cœur.[4]
  • Le Plastique PET recyclé : plus fragile sa migration est accentuée et peut contenir les polluants du contenant précédent le recyclage (produits ménagers, essence, gasoil, huiles, diluants, solvants, pesticides…) (Sax, 2010). Il me semble que pour les textiles et l’usage alimentaire, il vaut mieux l’éviter car les procédés de désinfection sont eux même toxiques (détergent, soude, chaleur…) et ils n’éliminent pas correctement les résidus.[1] Plus la quantité du plastique recyclé entrant dans la composition finale sera faible mieux ce sera. Un plastique PET 100% recyclé peut être utilisé en dehors d’un usage alimentaire ou cosmétique.

Les conséquences de cette migration

Cette migration va dépendre de la qualité des composants, des conditions de fabrication (impuretés…), de stockage, de transport (durée, température, exposition solaire…), et surtout de l’utilisation que l’on en fait.

D’après une Ingénieur matériaux dans le génie civil, spécialisé dans les matériaux polymères “Les plastiques ne sont pas cancérigènes. Certaines substances peuvent l’être, mais sous certaines conditions (concentration et fréquence d’exposition entre autres).”[4]

D’après l’INRS (Institut National de Recherche et de Sécurité) les risques associés aux additifs posent problème, surtout pour les travailleurs.[5]

Les stabilisants et adjuvants technologiques (plastifiant, antioxydants, colorants, pigments, stabilisant, lubrifiants, impuretés, néoformés issu de la dégradation…) utilisés pour donner des propriétés spécifiques au produit final, ne sont pas liés à la chaîne polymérique par des liaisons fortes et leur risque de migration est plus élevé.[1]

La lumière solaire n’influence que la migration et/ou la génération du formaldéhyde.[1]

La température influence fortement la migration de l’antimoine et l’acétaldéhyde, et dans une moindre mesure la migration de 2,4-di-tert-butylphénol et du formaldéhyde.[1]

Le gaz carbonique (eau gazeuse, limonade…) favorise la migration de l’antimoine, du formaldéhyde et de l’acétaldéhyde, et dans une moindre mesure celle du 2,4-di-tert-butylphénol.[1]

La minéralisation de l’eau peut freiner dans certaines conditions (température d’exposition inférieure à 50°C) la migration du formaldéhyde et de l’acétaldéhyde.[1]

Bien utiliser ce plastique peut faire la différence ! Mais si on peut utiliser des contenants en verre transparent c’est encore mieux ! Le verre teinté peut à terme relarguer du plomb… (Un futur article développera cette pollution)


La composition du plastique PET

Chaque fabriquant à une composition qui lui est propre, il peut utiliser plus de 100 substances différentes..

Parmi sa composition nous retrouvons les NIAS (Non-Intentionally Added Substances) ce sont les substances ajoutées involontairementimpuretés des monomères, pollution lors de la fabrication, agents de désinfection, composants des bouchons, produits de dégradation des additifs, polluants du PET recyclé, produits de réaction ou de dégradation lors de la fabrication sous l’action de la lumière, la température, l’oxydation, l’hydrolyse, substances crées par réactions chimiques entre elles…

⇒ La réglementation N°10/2011 établit l’impossibilité de prendre en compte et de lister toutes ces molécules, beaucoup d’entre elles restent encore à identifier. Actuellement, il y a encore une méconnaissance des mécanismes de ces dégradations.[1]


Voici une liste non exhaustive de ce qui entre dans la composition du plastique PET

Utilisé pour la synthèse du PET : acide téréphtalique, téréphtalate de diméthyle, éthylène glycol, nanoparticules artificielles…

  • Monomère : BHET (bis-2-(hydroxyéthyle)téréphtalate)…
  • Comonomères : ajoute certaine propriété au plastique => diéthylène glycol (DEG), éthylène glycol, acide isophtalique, 1,3-propanodiol, 1,4-butanodiol, acide dicarboxylique naphtalène, cyclohexanedimethanol…
  • Oligomères : chlorure du benzoyle…
  • Catalyseurs : accélère la polymérisation => trioxyde d’antimoine, germanium, titane, aluminium, zéolites, acétate, glycoxide d’antimoine…

Trioxyde d’antimoine : «Principalement absorbé par voie pulmonaire et, très faiblement, par voie digestive. Il est largement distribué dans l’organisme puis lentement éliminé, essentiellement dans les selles et plus faiblement dans l’urine. Chez la femme, il existe un passage transplacentaire et dans le lait maternel. Susceptible de provoquer le cancer» [5] La présence de traces d’antimoine dans les bouteilles en PET est bien connue et a été largement étudiée (Nishiokaet al., 2002; Westerhoffet al., 2008; Kereszteset al., 2009).[1][6]

  • Additifs : anthranilamide, diphényles polybromés, fibres de verres…

Diphényles polybromés : « Dangereux notamment par ingestion et contact cutané.»[5]

Fibres de verre : « Danger d’irritation de la peau et des voies respiratoires, notamment au moment de leur incorporation dans les résines.»[5]

  • Pigment bleu des bouteilles d’eau : phtalocyanine de cuivre…[1]
  • Stabilisants UV : nanoparticules de nitrure de titane, nickel, amines, 2-hydroxybenzophénones, benzophénone, Oxybenzone, 2-hydroxyphenylbenzotriazoles, 2-Ethylhexylsalycilate, 2-Ethylhexyl-p-methoxycinnamate …[1]
  • Antioxydant : empêche le plastique de vieillir prématurément : 2,6-Di-tert-butyl-p-crésol (BHT) et ses sous-produit de dégradation : 3,5-Di-tert-butyl-4-hydroxybenzaldéhyde (BHT-CHO), Irganox-425 et Irgafos et leurs sous-produits de dégradation : 4-Nonylphénol (NP), 2,4-Di-tert-butylphénol, 2,6-Di-tert-butyl-benzoquinone, 7,9-Di-tert-butyl-1-oxaspiro (4,5) deca-6,9-diene-2,8-dioneMethyl-3-(3,5)-di-tert-4-, hydroxyphenylpropionate…
  • Plastifiant : assouplit le plastique => phtalate de diéthyle (DEP), phtalate de disobutyle (DiBP), phtalate de butyle (DBP), phtalate de di-2-éthylhexyle (DEHP), adipate de di-2-éthylhexyle (DEHA)…
  • Lubrifiant : Érucamide…
  • Alkylphénols : 4-nonylphénol et BPA
  • Composés carbonylés : acétaldéhyde, formaldéhyde
  • Métaux: antimoine, cobalt, cuivre…
  • Sous-produit des encres d’impression : Ethyl-4-ethoxybenzoate
  • Sous-produits de polymérisation ou impuretés : isophtalaldéhyde, Isopropylbenzène, styrène, ortho-, meta-, para-xylène…
  • Composés volatils : xylène, isopropyl-benzène, styrène…

Sources et Approfondissements :

[1] Évaluation de la migration des constituants de l’emballage en polyéthylène téréphtalate (PET) vers l’eau, des facteurs d’influence et du potentiel toxique des migrats par Cristina Bach https://tel.archives-ouvertes.fr/tel-01749435v2/document

[2] Migration à partir de bouteilles en PET recyclé https://tel.archives-ouvertes.fr/tel-00010957/document

[3] https://kakolina.wixsite.com/mywebsite/post/le-recyclage-des-bouteilles-en-pet

[4] https://kakolina.wixsite.com/mywebsite/post/les-plastiques-sont-ils-toxiques

[5] https://www.perturbateur-endocrinien.com/wp-content/uploads/2018/06/POLYMERE_PET.pdf

[6] Trioxyde de Diantimoine http://www.inrs.fr/publications/bdd/fichetox/fiche.html?refINRS=FICHETOX_198

[7] https://efsa.onlinelibrary.wiley.com/doi/abs/10.2903/j.efsa.2011.2184?fbclid=IwAR2p6d3nnjUmzEVKUPPrKnJ278SP8dkHDzeRvNzju7o_R2oPRpWRxMhMPIY

[8] https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0160412020322297

Les Phtalates : État des Connaissances sur la Toxicité et l’Exposition de la Population Générale https://www.inspq.qc.ca/pdf/publications/252-Phtalates.pdf

Produits de dégradation thermique des matières plastiques www.inrs.fr/dms/inrs/CataloguePapier/ND/TI-ND-2097/nd2097.pdf


Nous nous plastifions… découverte de microplastiques dans des placentas humains

« Si vous trouvez quelque chose dans le placenta, cela signifie que vous trouvez quelque chose dans le bébé… »

« C’est comme avoir un bébé cyborg qui n’est plus uniquement formé de cellules humaines mais d’un mélange d’entités biologiques et non-organiques »


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