Annoncé le 18/11/2020, le lancement de la première phase de la 5G est reporté pour les 9 villes tests : Paris, Marseille, Lille, Nantes, Montpellier, Lyon, Toulouse, Bordeaux et Rouen.

L’ANFR (l’Agence National des FRéquence) n’a toujours pas donné son feu vert, le délai d’instruction du dossier se termine le 20 novembre…

Voitures connectées – Industrie 4.0 – Agriculture connectée – Réalité virtuelle – Transports et villes intelligentes – Télémédecine – Éducation en ligne

Cela est prévu pour bientôt mais pas pour tout de suite…

Le déploiement de ce monde futuriste va se faire progressivement.

Ce n’est qu’en 2030, avec le potentiel lancement de la 6G, que le monde changera complètement, lunettes connectés, réalité augmentée, hologrammes mobiles et « jumeaux numériques ».

Nouveau réseau signifie nouvelle fréquence, pour la 4G, ont été ouvert les bandes 700/800 MHz et 2,6 GHz ; pour la 5G les bandes 3,5 GHz, puis 26 GHz ; pour la 6G, ce sera des ondes térahertz entre 0,1 et 10 THz….. [7]

1 THz = 1000 GHz

La 5G c’est aussi un gain de 2789 milliards d’euros pour l’état français.[4]

L’ANSES a publié en octobre 2020 un rapport préliminaire sur l’avancement de ses travaux, elle présente un premier recensement des études scientifiques disponibles, ainsi qu’un programme de travail scientifique en collaboration avec l’ANFR. (lien vers le rapport [3]). Elle étudie principalement les 2 nouvelles bandes de fréquences : la bande 3,5 GHz et la bande 26 GHz, les effets sanitaires potentiellement associés seraient à priori différents, on peut lire sur leur site « les risques sanitaires varient selon le degré d’absorption des fréquences par le corps. Plus la fréquence des ondes électromagnétiques augmente, plus les ondes sont absorbées par les couches superficielles de la peau. Ce qui fait diminuer la profondeur de pénétration de ces ondes dans l’organisme

L’ANSES conclu a un manque de données scientifiques, « voire une absence de données relatives aux effets biologiques et sanitaires potentiels dans les bandes de fréquences considérées. »

Le 15 septembre 2020, un rapport rassurant a été remis au gouvernement. Réalisé par le Conseil Général de l’Environnement et du Développement Durable (CGEDD), le Conseil Général de l’Économie (CGE), l’Inspection Générale des Affaires Sociales (IGAS) et l’Inspection Générale des Finances (IGF), il assure que les ondes générées par la 5G ne sont pas dangereuses pour la santé.

Il précise qu’un moratoire est exclu et il rappelle qu’« aucun pays de l’échantillon n’a organisé de concertation nationale spécifiquement dédiée à la 5G». Toutefois il prévoit d’améliorer « la transparence et l’information à la population ».

Le rapport conclu que l’exposition des utilisateurs aux ondes électromagnétiques « devrait rester modérée dans la première phase du développement », globalement les niveaux d’exposition de cette première phase sont 150 fois inférieurs à la limite fixée, sauf pour 29 « points atypiques » en France qui atteignent une dose d’exposition 10 fois inférieur à la norme, ces points feront l’objet d’une « vigilance particulière ».

Seulement, seuls les effets thermiques des rayonnements électromagnétiques sur les tissus sont avérés et pris en compte. 

Le rapport souligne que la propagation des ondes haute fréquence de 26 GHz est amoindrie par les bâtiments et les tissus. La 4G émet en continu sur toute une surface alors que la 5G s’active en fonction de la demande et cible l’utilisateur. La 5G pénétreraient moins la peau que les ondes TV ou Wifi. 

Les débats continuent sur les effets à long terme, sur le potentiel cancérigène, car en matière de santé, les fréquences de 26GHz restent encore un mystère « le recours ultérieur à la bande autour de 26 GHz amènera des effets nouveaux restant à documenter », précise les auteurs.

Le futur rapport à venir ne cherche toujours pas à évaluer l’impact écologique de la 5G. [2]

En plus des antennes poser par les opérateurs, les lieux à forte affluence (centre commerciaux, gares…) qui souhaiteront déployer la 5G devront à leur initiative poser des antennes à faible puissance dites small cells (petites cellules), comparables à des émetteurs wifi. L’ARCEP nous précise que « les conditions réglementaires d’installation de ces antennes reste à préciser ».[1]

Sébastien Soriano, président de l’ARCEP dans un entretien sur Europe 1 avec Thomas Rozec (lien dans les sources[5]) relève des points intéressants, il préconise un contrôle citoyen autour du déploiement de la 5G.

D’une part en tant que consommateur, dans le choix de consommer ou non du réseau, de choisir tel ou tel opérateur.

Ensuite en utilisant l’Arcep en tant que régulateur, Sébastien Soriano propose aux personnes compétentes de venir informer l’Arcep des enjeux environnementaux, de les utiliser en tant que levier pour qu’ils puissent imposer au marché des conditions environnementales favorables. Il précise qu’ils travailleront sur le dossier de l’environnement même si personne ne vient spontanément apporter ses compétences, mais, comme ils ne sont pas spécialistes en la matière, ils avanceront moins vite et moins bien sans aide.

Pour finir, il évoque un point important, aujourd’hui la 5G se partage entre l’état et le marché, pourtant une place est encore libre, il existe des fréquences libres que tout le monde peut utiliser, il préconise de ne pas tarder à se les approprier, car sinon nous perdrons le contrôle d’une technologie qu’il sera difficile d’éviter. Il invite à un contrôle citoyen par une appropriation du réseau 5G par les citoyens, pour cela il faut des personnes capables d’ouvrir les téléphones, de les reconfigurés, de poser des antennes, de faire des réseaux associatifs, et ainsi de conserver une place dans les nouvelles technologies.

Il cite une réflexion de Yochai Benkler, auteur de La richesse des réseaux, « Il faut le meilleur des 3 mondes, entre un état régulateur, un marché qui soit à l’initiative et qui soit innovant et des communautés qui assurent une appropriation une co-construction de la technologie. »

Le président de l’Arcep conclu : « Il faut réinstaurer un jeu à 3 entre état / marché / commun, sortir du dualisme état / marché qui risque de devenir une alliance contre les gens. »

Conclusion assez forte vu sa position.

Paris met en place une conférence citoyenne

Conscient qu’il ne peut pas s’opposer au déploiement, l’adjoint à la mairie de Paris, Paul Simondon, chargé des finances et de suivre le déploiement de la 5G, souhaite mettre en place de bons outils de régulation, afin de permettre aux utilisateurs un maximum d’informations.[8]

Pour cela il a ouvert une conférence citoyenne sur la 5G qui a commencé le 21 novembre, 3 grandes séances de travail (les 21 et 28 novembre et le 5 décembre), aboutiront à une synthèse et une liste des recommandations retenues. Celle-ci seront présentées en Conseil de Paris les 15, 16 et 17 décembre 2020 et envoyées aux communes de la métropole.[8]

L’objectif est de soumettre de nouvelles préconisations à la Charte parisienne de la téléphonie mobile de 2003 avec les 4 opérateurs principaux. Cette charte est régulièrement mise à jour au fur et à mesure des avancées technologiques. Elle contient déjà un engagement d’un niveau maximal d’exposition de 5 V/m «équivalent 900 MHz» soit 30 % inférieur aux normes nationales. C’est la seule en France à imposer un seuil si bas.[8]

Les opérateurs sont prêts à être totalement transparent.[8]

L’ANFR (Agence Nationale des Fréquences) a installé des capteurs de mesure dans le 8e arrondissement afin de vérifier l’exposition réelle du public à la 5G, ces données seront consultable en temps réel, ils permettront d’enrichir la réflexion sur les impact de la 5G.[8]

Source :

[1] https://www.arcep.fr/nos-sujets/parlons-5g-toutes-vos-questions-sur-la-5g.html

[2] https://www.europe1.fr/technologies/necessite-technologique-inquietudes-pour-la-sante-que-retenir-du-rapport-sur-la-5g-remis-au-gouvernement-3992001 Par Clément Lesaffre publié le 15 septembre 2020.

[3] RAPPORT préliminaire de l’ANSES « Exposition de la population aux champs électromagnétiques liée au déploiement de la technologie de communication « 5G » et effets sanitaires associés – Octobre 2019 https://www.anses.fr/fr/content/la-technologie-5g

[4] https://www.linfodurable.fr/technomedias/malgre-un-premier-acces-limite-la-5g-debarque-sur-nos-ecrans-21381

[5] Thomas Rozec interroge Sébastien Soriano, président de l’ARCEP (Autorité de régulation des communications électroniques et des Postes) https://www.binge.audio/podcast/programme-b/cest-quoi-le-probleme-avec-la-5g/ épisode produit en juin 2020.

[6] https://www.developpez.com/actu/309336/La-Coree-du-Sud-va-lancer-un-projet-pilote-6G-en-2026-Le-pays-devrait-depenser-environ-169-millions-de-dollars-sur-une-periode-de-cinq-ans-pour-developper-cette-technologie/

[7] https://www.developpez.com/actu/307216/Samsung-attendez-vous-a-la-6G-en-2028-permettant-des-hologrammes-mobiles-et-des-jumeaux-numeriques-plus-de-debits-et-une-latence-divisee-par-10/?sig

[8] https://www.cnews.fr/france/2020-11-27/5g-la-mairie-de-paris-veut-une-complete-transparence-sur-le-deploiement-des