Il fut un temps où l’on célébrait les Lupercales, une fête païenne dédiée à la purification et à la fertilité. Aujourd’hui, à la même période, nous célébrons la Saint-Valentin. Dans cet article, nous explorerons les coutumes et les légendes entourant ces deux festivités, plongeant dans l’histoire ancienne des Lupercales et leur lien avec les divinités telles que Faunus et Lupercus. Nous aborderons également l’origine de la Saint-Valentin, son évolution à travers les siècles, et comment elle est célébrée dans divers pays à travers le monde.

1. Les Lupercales

Les Lupercales étaient célébrées dans la ville de Rome du 13 au 15 février. Juste après le printemps qui commençait le 5 février et juste avant la nouvelle année qui débutait le 1er mars. Tout comme le printemps et le mois de février, les Lupercales était une fête dédiée à la fertilité et à la purification. En latin février se dit « Februum » il signifie « tout ce qui expie et qui purifie ». On retrouve également « februamenta » signifiant « toutes les purifications », « februare » se traduisant par « purger, purifier » et la « fébruation » désignant la purification. Les Lupercales était également nommées : les Februatus.

Pour préparer au mieux ce moment, il était coutume de nettoyer sa maison, puis de l’asperger de sel chaud, appelé fébrum, et de blé. C’était également un temps pour expier les offenses commises envers les dieux.

La fête des Lupercales se déroulait en quatre étapes :

  • Le 13 février, les douze prêtres du dieu Faunus, que l’on nommait les Luperques, se rendaient au sud de l’île du Tibre à Rome, afin de consacré le Temple de Faunus, dieu de la forêt et des troupeaux, également nommé Lupercus (du latin « lupus » signifiant « loup »).
  • Le 15 février, les Luperques accomplissaient le rituel du sacrifice du bouc dans la grotte du Lupercal, au pied du mont Palatin, l’une des sept collines de Rome. Une fois l’animal mort, les Luperques touchaient avec le couteau ensanglanté le front de deux jeunes gens présents à la cérémonie, puis essuyaient le sang avec un flocon de laine trempé dans du lait. Selon la tradition, les deux jeunes devaient rire aux éclats et courir à travers la ville de Rome, vêtus de la peau du bouc sacrifié et tenant des lanières de celle-ci, afin de fouetter les femmes qu’ils croisaient pour les rendre fécondes. Pour finir, un grand banquet avait lieu où les jeunes filles déposaient leur nom sur un parchemin dans une jarre. Chaque garçon tirait alors au sort le nom d’une jeune fille avec qui il devait passer tout le banquet. Cette tradition, dédiée à Junon, déesse du mariage et de la maternité, permettait à certains de tomber amoureux et de se marier. Toutefois, l’authenticité de ce jeu des amours est remise en question, car bien que citée par des poètes au 14ème siècle, aucune référence n’a été trouvée dans des écrits plus proches de l’Antiquité.

Le temple de Faunus au sud de l'île du Tibre à Rome

Temple de Faunus

Tableau FB Lupercalia, óleo sobre lienzo, 238 x 366 cm, Madrid, Museo del Prado

Tableau représentant Les Lupercales exposé au Musée del Prado

  • Symbolique des Lupercales : Fête de passage

À travers les Lupercales, les Romains célébraient le cycle de la vie. Le sacrifice effectué dans la grotte symbolisait la mort nécessaire pour permettre la renaissance, matérialisée symboliquement par le rire aux éclats qui suivait immédiatement le contact des jeunes gens avec le sang du bouc. Ce rire vibrant d’énergie représentait le retour du souffle vital, signifiant ainsi la résurrection. Quant au bouc, il incarnait le symbole de la fécondité, garantissant la prospérité des troupeaux et des cultures.

  • Origine des Lupercales

Ce rite très ancien remonterait au 13ème siècle avant J.-C. et serait attribué au roi légendaire Évandre, originaire d’Arcadie, une région de la Grèce située au centre du Péloponnèse. Évandre aurait été respecté et estimé des Aborigènes pour leur avoir apporté l’agriculture, l’usage de l’écriture et le culte des divinités grecques. Il aurait enseigné les sciences à Hercule, suite à une prophétie de sa mère Nicostrate, annonçant qu’Hercule deviendrait un dieu de son vivant. Sachant cela, Évandre l’honora comme une divinité et chaque année, il lui sacrifiait un taureau sur le mont Aventin, l’une des sept collines de Rome.

Selon la tradition antique romaine, Évandre colonisa les environs du mont Palatin et nomma la ville qui deviendrait Rome, Pallantium. Il bâtit à Cérès le premier temple sur le mont Palatin, et il institua les premiers prêtres de la Rome antique : les Luperques ; ainsi que les prêtres romains voués au culte de Mars : les Saliens. D’après Denys D’Halicarnasse, historien grec né en l’an 53 av. J.-C., la fête des Lupercales a été instauré par Évandre. Il ajoute que Romulus et Rémus auraient participé à ce rituel. Ovide, un poète né en l’an 43 av. J.-C., écrit dans Fastes, une de ces poésies didactiques dont la fonction est d’enseigner : « Évandre amena avec lui ces divinités sylvestres », faisant référence à Pan Lycéen du Mont Lycée (Lykaion) d’Arcadie, signifiant la Montagne des Loups (du grec « Lykos » signifiant « loup »).

Dans la mythologie grecque, le roi d’Arcadie nommé Lycaon (signifiant loup en grec ancien), est réputé pour son mépris envers les dieux. Pour le mettre à l’épreuve, Zeus se présenta à lui sous l’aspect d’un mendiant. Lycaon le reçut à sa table et lui fit servir de la chair humaine, provenant selon une certaine version, du sacrifice d’Arcas, son propre fils. D’après le récit d’Ovide, Zeus pour le punir le transforme en loup. Pour Pausanias le Périégète, c’est une punition pour avoir pratiqué des sacrifices humains sur le Mont Lykaion. Dans la Cité de Dieu d’Augustin, on peut lire que selon Varron, écrivain, savant et magistrat romain, né en l’an 116 av J.-C., les Arcadiens pratiquaient le culte de « Lycaeus », consistant à consommer de la chair humaine, pour ensuite se transformer en loup. L’auteur y voit l’origine des Lupercales.

  • Légende de la grotte du Lupercal

Selon la mythologie romaine, les jumeaux Romulus et Rémus, les futurs fondateurs de Rome, furent abandonnés dans un panier sur les rives du Tibre vers 750 av. J.-C. Ils furent découvert devant la grotte du Lupercal, sous un figuier sauvage, par une louve qui décida de les allaiter. Romulus et Rémus seraient les fils du dieu Mars et de la vestale Rhéa Silvia, fille du roi déchu Numitor. En tant que vestale, prêtresse dédiée à Vesta, la déesse du feu et du foyer, Rhéa Silvia avait fait vœu de chasteté et ne pouvait avoir d’enfant. Ainsi, sous la pression de son oncle Amulius, roi usurpateur d’Albe-la-Longue, elle fut obligé de les abandonner. Amulius craignait que ses neveux ne lui réclament le trône. Ses craintes se réalisèrent malgré tout, lorsque les jumeaux le tuèrent et rendirent le trône à Numitor.

Selon Plutarque et Tite-Live, historien de la rome antique, les jumeaux auraient été découverts dans la grotte du Lupercal par le berger Faustulus, gardien des troupeaux d’Amulius. Celui-ci les recueillit et, avec son épouse Acca Larentia, les éleva. Acca Larentia était une prostituée, surnommée lupa (en latin la « louve ») par les bergers. Le nom de Faustulus rappelle celui du dieu Faunus. Il est possible que le mythe de la louve soit issu d’un jeu symbolique mis en place par des auteurs latins afin que la louve devienne un emblème puissant et redoutable de Rome

Des archéologues italiens pensent avoir découvert la grotte sacrée près des ruines du palais de l’empereur Auguste, à 7 mètres sous la surface du mont Pallatin. Il s’agit d’une cavité souterraine voûtée de 7 mètres de diamètre, ornée de coquillages, de mosaïques polychromes et de niches. Une représentation d’un aigle s’observe au sommet de la voûte.[1]

Rhea Silvia de Jacopo della Quercia – Santa Maria della Scalla de Fonte Gaia à Sienne en 2016

Dieu faunus

Dieu Faunus

Romulus et Rémus allaités par la louve – Statue située à Bruxelles devant la Maison de la Louve

La louve au musée du Capitole à Rome

Statue située au Capitole à Rome

Portrait d'Évandre, gravure de Guillaume Rouillé, 1553

Portrait d’Évandre, gravure de Guillaume Rouillé, 1553

Le berger Faustulus amenant Romulus et Remus à sa femme par Nicolas Mignard peintre français

Le berger Faustulus amenant Romulus et Remus à sa femme Acca Larentia – Tableau de Nicolas Mignard peintre français

Grotte du Lupercal

Grotte du Lupercal

  • Le collège des Luperques

Les Luperques étaient des prêtres de la Rome antique dédiés au culte du dieu Faunus. Ils étaient issus des cinq plus anciennes familles aristocratiques de Rome, descendantes des fondateurs légendaires de la ville, Romulus et Rémus. On estime généralement qu’ils étaient au nombre de douze, bien que cela ne soit pas certain.Ils étaient vêtus uniquement d’une peau de chèvre qu’ils portaient autour de la taille. Cette tenue symbolisait l’aspect de « l’homme déguisé en bouc qui hurle comme un loup ». Les Luperques se désignaient comme des « loups qui se donnent l’apparence de boucs ».

  • Faunus ou Lupercus : dieu à cornes de la forêt, des plaines et des champs

Faunus et sa sœur-épouse Fauna sont issus de Picus, fils de Saturne (ou Stercutus), et de la nymphe Canens. Le couple engendra le roi des Aborigènes, Latinus. Surnommé Fatuus, « le Devin », Faunus prophétisait l’avenir aux hommes, tandis que Fauna (ou Fatua) s’adressait aux femmes. Dieu prophétique, sa voix se faisait entendre dans le silence de la nuit, énonçant des oracles à travers les rêves ou les voix surnaturelles des bosquets sacrés, dont l’un était situé près de Tibur et l’autre sur l’Aventin. On le croyait également capable d’inspirer des cauchemars, d’où son autre nom d’Incubis, signifiant « cauchemar ».

Faunus est le protecteur des troupeaux, conférant fécondité et défense contre les loups, d’où son surnom Lupercus, dérivé du mot latin « lupus » signifiant « loup ». Les paysans l’honoraient afin qu’il multiplie leurs bétails, féconde les champs et fournisse le pâturage de la forêt. Ils célébraient en son honneur, les Lupercales.

Faunus est assimilé au dieu arcadien Pan, les apparitions spectrales et les sons terrifiants qu’on lui attribuait dans les régions boisées firent qu’on vit en lui un monstre aux jambes et aux cornes de chèvre. Comme dans le cas de Pan, l’idée naquit d’une pluralité de faunes que l’on assimila aux satyres grecs, mais que l’on considérait généralement comme plus doux.

  • Symbolique du Loup

Le terme « Lupercales » dérive du mot latin « lupus », signifiant « loup », évoquant ainsi les deux facettes de cet animal emblématique.

D’une part, la louve protectrice qui sauva Romulus et Rémus en les allaitant, symbole de maternité et de protection. Les jumeaux furent ensuite recueillis par un berger et une prostituée, surnommée « la louve », soulignant ainsi la dimension bienveillante de cet animal dans la mythologie romaine.

D’autre part, le loup destructeur, contre lequel les villageois se protégeaient en invoquant le dieu Faunus ou Pan, reflétant la peur ancestrale de la nature sauvage.

On retrouve également l’homme-loup dans la légende du roi Lycaon d’Arcadie, et dans le culte de « Lycaeus », renforcent l’association du loup avec des aspects sombres et mangeurs d’hommes.

Le loup incarne la dualité de la nature humaine, rappelant que cette fête, bien que sauvage et primitive, servait également à protéger et faciliter la naissance des nouveaux-nés, illustrant le lien complexe entre la vie et la mort dans les croyances anciennes.

Vers l’an 500, les Lupercales cessèrent d’être célébrées. Il est souvent affirmé qu’elles furent remplacées par la Saint-Valentin sur ordre du pape Gélase Ier. Cependant, cette affirmation est sujette à débat selon certaines sources historiques.

2. La Saint Valentin

Il est mentionné dans divers écrits que plusieurs papes ont tenté de mettre fin aux Lupercales, mais sans succès. Cependant, c’est en 496 que le Pape Gélase Ier, d’origine berbère, aurait pris l’initiative de substituer des coutumes populaires la Fête des Lupercales par la célébration de la Saint-Valentin, le 14 février. Il aurait choisi Valentin de Terni comme saint patron pour cette nouvelle fête. Sous l’impulsion de l’Église, la Saint-Valentin se popularisa rapidement à travers le monde. Cette explication est corroborée par certains écrits, notamment ceux de Bède le Vénérable. Bien que Gélase ait laissé une marque indélébile dans l’histoire ecclésiastique grâce à ses écrits influents sur les relations entre l’Église et l’État, ainsi qu’une lettre condamnant les Lupercales adressée à Andromachus, un sénateur chrétien favorable à cette fête (Lettre à Andromachus CSEL 35.1:453-464), il semble qu’à cette époque, le culte des Lupercales ne se pratiquait plus de la même manière. En effet, Gélase ne fait aucune mention des aspects sacrificiels dans sa lettre. Il propose plutôt de remplacer les Lupercales par la célébration de la « Présentation au Temple »,

Les Lupercales par Bède le Vénérable

Les Lupercales par Bède le Vénérable – Source Vidéo YouTube « Lupercales, Chandeleur et Saint-Valentin (CPS #9) » de C’est Pas Sourcé

  • En quoi consiste la célébration de la Présentation au temple, aussi nommée la Chandeleur ou la Fête de la Purification de Marie

La Présentation au Temple est une coutume chrétienne où, après un temps de purification, les parents présentent l’enfant au Temple afin que son avenir soit prophétisé. Cette tradition est décrite dans le Lévitique 12 :

« Après l’accouchement, les femmes considérées comme impures, ne peuvent pénétrer dans le temps ou toucher les instruments rituels. »

 » Lorsque les jours de sa purifications seront accomplis, pour un fils ou pour une fille, elle apportera au sacrificateur, à l’entrée de la tente d’assignation, un agneau d’un an pour l’holocauste, et un jeune pigeon ou une tourterelle pour le sacrifice d’expiation. »

Les jours de purifications sont différents selon si l’enfant est un garçon ou une fille. Pour un fils la mère devra attendre 40 jours : 7 + 33 jours ; pour une fille ce sera 80 jours : 14 + 66 jours. Passé ce délai le destin de l’enfant sera révélé, comme nous pouvons le lire dans l’évangile de Luc 2.22-40 :

« Marie et Joseph amènent Jésus au Temple et y rencontrent Syméon et Anne qui prophétisent sur son destin. »

Si l’on considère la naissance de Jésus le jour de l’épiphanie, le 6 janvier, la Présentation au Temple à lieu 40 jours après, soit le 14 février. On procède à une bénédiction des Chandelles, des cierges que l’on appelle « la Chandeleur ».

  • La légende de la Saint-Valentin

Il existe une trentaine de Saint Valentin qui parviennent à la sainteté avec des histoires un peu similaire. Dont deux personnage principaux, Saint Valentin de Rome et Saint Valentin de Terni qui auraient souffert le martyre.

Saint Valentin de Terni aurait été évêque au IIIème siècle. On le retrouve dans le Martyrologium Hieronymianum qui aurait été écrit soit au 9ème siècle, soit entre le 4ème et le 5ème siècle. On dit qu’il aurait été enterré sur la Via Flaminia (une ancienne route qui relie Rome à Rimini) à « Miliario LXIIII », cette distance correspond à la ville de Terni. Mais une erreur aurait pu être commise, il est possible qu’il soit inscrit « Milites XXIIII », soit qu’il serait mort au combat avec 24 autres militaires en Afrique.

 

Saint Valentin s'agenouillant devant la Vierge par David Teniers III

Saint Valentin s’agenouillant devant la Vierge

Dans un autre recueil de Martyres chrétiens, un autre Valentin meurt un 14 février, c’est Valentin de Rome, également enterré sur la Via Flaminia mais à Rome même.

Par contre, on ne retrouve aucun Saint Valentin dans le « Chronographe de 354 » ou « Calendrier Phiocalien », un recueil de dates de commémoration des martyrs, des fêtes romaines, etc. 

On peut lire quelques variantes dans l’histoire de Valentin.

Décrit comme un prêtre bon, doux et accueillant, qui aidait les amoureux pris aux doutes, à retrouver un esprit clair. Ils repartaient avec une fleur qu’il portait à l’élu de leur cœur. On peut lire que l’empereur romain Claude II, décida en 268 d’interdire les mariages, afin de recruter un maximum de soldats pour ses guerres. Le prêtre Valentin aurait continué à célébrer les unions en secret. Pour cette trahison, il fut arrêté, flagellé et décapité le 14 février 269.

Dans une autre variante, le prêtre Valentin aurait été confié par l’empereur à Calpurnius pour être interrogé. Il fut ensuite confié à Asterius, dont la fille aveugle fut soigné par Valentin. Ce miracle fit convertir toute sa famille. Claude furieux le fit battre et décapité… Toutefois, l’empereur Claude II a passé son règne hors d’Italie à combattre des tribus germaniques, il est probable que cela se passe sous son règne mais que son implication soit fictive.

D’après la Légende dorée (ouvrage du XIIIe siècle de la vie des Saint), l’empereur Claude aurait demandé à Valentin de renier sa foi, le prêtre aurait répondu « Si tu connaissais la grâce de Dieu, tu ne parlerais jamais ainsi, mais tu renoncerais aux idoles pour adorer Dieu qui est au ciel. ». Valentin aurait réussi à convaincre l’empereur : « Alors, Claude, s’adressant à ceux qui étaient présents : « Romains, leur dit-il, écoutez comme cet homme parle avec sagesse et droiture ». Mais un gouverneur  complota  et « le cœur de Claude fut changé ». Valentin fut alors arrêté, et confié à la garde d’un magistrat, dont la fille Julia aveugle de naissance touchée par cette attestation lui rendait de nombreuses visites. Valentin et Julia tombèrent amoureux. Valentin priait pour qu’elle retrouve la vue, jusqu’au soir où le miracle se produisit. Selon la tradition certains témoins racontent avoir aperçu une vive et forte lumière par la fenêtre de sa cellule, alors que Julia retrouvait la vue. Quand Claude II appris cela, il ordonna l’exécution de Valentin. Toute la famille de Julia se convertit au christianisme pour honorer sa mémoire. Il est dit que Julia planta près de sa tombe un amandier. L’arbre est depuis ce jour, un symbole de l’amour.

Le Pape Jules Ier fit construire une église en l’honneur de Saint Valentin sur la via Flaminia, à Rome, où il avait été inhumé, et où ses reliques (ses ossements) furent placées au VIIème siècle avant d’être transférées à l’église Sainte-Praxède au XIIIème siècle. Sa tête fut transférée d’Italie à l’abbaye Saint-Michel de Cuxa (Pyrénées-Orientales) au 10ème siècle. Placée dans un buste-reliquaire au XVème siècle, puis déplacée à la Révolution française à l‘église Saint-Pierre de Prades.

En 1868, Maximilien Richard, propriétaire du domaine viticole du château de Clary, ramène de Rome des reliques (des parties du corps de Valentin) afin de guérir ses terres viticoles de l’épidémie de phylloxéra. Il les place dans la collégiale Saint-Jean-Baptiste de Roquemaure. Depuis, tous les 2 ans, les reliques sont de sortie à Roquemaure pour fêter le saint patron des amoureux.

D’autres ossements sont conservé à l’église Saint-Remy à Montignies-sur-Sambre, en Belgique. Ceux-ci furent offerts par le pape Pie IX en 1874 en remerciement du soutien des habitants lorsqu’il se trouva confiné au Vatican en 1870.

Le titre de « patron des amoureux » lui est attribué en 1496 par le pape Alexandre VI.

  • La légende des Oiseaux

Au 14ème siècle, en Angleterre, on pensait que les oiseaux s’apparier le 14 février. Cette période est la saison des amours pour certain oiseaux comme la grive, la perdrix et le merle. Il était donc coutume de choisir son partenaire ou de renouveler son serment ce jour là. Pour cela on s’échangeait des cartes ou des billets doux. Cette coutume se développa aux États-Unis au milieu du 19ème siècle avec la vente de cartes, pas seulement pour son bien-aimé mais également pour toutes les personnes qui nous sont chers. Il est coutume pour les élèves d’écoles primaires d’envoyer des cartes à leur institutrice.

Offrir la représentation d’une colombe symbolise l’Amour accompli. Symbole de grâce, de douceur, de pureté, de simplicité et de sociabilité,

Offrir une représentation d’un cygne symbolise la fidélité, la loyauté, il est le Messager de l’Amour, et l’oiseau préféré de Vénus, déesse de l’Amour.

  • Les coutumes de la Saint-Valentin dans le monde

En France, les amoureux s’offrent un présent et passe une soirée en tête à tête. Très souvent, le valentin offre des fleurs à sa valentine, la couleur possède une signification :

  • Des roses rouges signifient un amour passionnel ;
  • Des roses blanches symbolisent la sincérité des sentiments et un amour plus chaste ;
  • Des roses roses expriment la beauté féminine et la douceur ;
  • Des roses jaunes, sont associées à l’amitié ou à une rupture.

 En Thaïlande, c’est le nombre de roses qui compose le message :

  • 1 rose signifie qu’elle est la seule et unique dans son cœur, 
  • 11 roses qu’elle est la favorite, 
  • 99 pour l’amour éternel,
  • 108 pour une demande en mariage.

En Finlande, les couples participent à un championnat de «?porter de femmes?» ! Les hommes sont invités à participer à une course où ils portent leur compagne. Celui qui arrive le premier gagne le poids de sa partenaire en bière !

À Singapour, cette fête est proche du Nouvel An chinois, la coutume veut que les jeunes Singapouriennes de 15 ans écrivent sur des mandarines des mots d’amour et leur numéro de téléphone, puis les jette dans un fleuve ou une rivière en souhaitant trouver l’élu.

En Chine, il existait une fête médiévale dédiée aux amoureux le 7ème jour de la 7ème lune, nommée la Qixi. Depuis les années 80, la Saint Valentin s’est popularisée.

Au Japon, en Corée du Sud, à Taïwan et à Hong Kong, la Saint Valentin a été introduite à la fin des années 50, par les fabricants de chocolat. Ce jour là les femmes offrent des chocolats aux hommes, des honmei choco à leur bien-aimé, et des giri choco aux autres hommes de leur entourage. En retour les hommes doivent leur offrir le 14 mars (nommé white day) des présents d’une valeur 3 fois supérieure. Certains hommes refusent les chocolats afin de na pas avoir à offrir de cadeaux en retour.

En Afrique du Sud, on mange, on fait la fête, on danse, la tradition «?Lupercalia?» veut que les femmes qui sont en couple épinglent le nom de leur amoureux sur leurs manches, afin de montrer qu’elles ne sont pas libres.

En Égypte, la Saint-Valentin est très populaire, les amoureux s’offrent des cadeaux.

En Algérie, la Saint-Valentin appelée Aid El houb est populaire chez les jeunes, il arrive que des élèves offrent des roses à leur institutrice.

Au Liban, les amoureux s’offrent des cadeaux, et les élèves des lycées et collèges s’habillent en rouge (Red Day) ils s’échangent des cadeaux et des câlins.

En Tunisie, la Saint-Valentin, appelée Aïd el hob  est l’occasion de s’offrir des cadeaux et de sortir en tête à tête.

Au Mexique, les hommes jouent une sérénade devant la maison de leur bien-aimée et les femmes couvrent la voiture de leur amoureux de messages d’amour.

En Italie, les amoureux s’offrent des « Baci Perugina?», un chocolat à la noisette enrobé dans un joli message d’amour et de tendresse.

Les origines, les personnages, les histoires restent floues. Histoire vraie ou imaginaire, difficile de savoir…

Une chose est sûre, de nos jours il est coutume d’offrir pour la Saint Valentin des roses… Sauf que les roses poussent au printemps… Celles que nous trouvons en plein hiver poussent dans d’immenses fermes industrielles, à l’intérieur de serres chauffées 20h/24… Située principalement au Kenya, la culture de roses utilise massivement des engrais et des pesticides dont beaucoup sont interdits en Europe, empoissonnant durablement la faune, la flore et les habitants. De plus elle assèche sans restriction le lac Naivasha. Arrivées à la bourse aux fleurs d’Amsterdam, les grandes enseignes qui les récupèrent, leur apposent la mention « Origine : Pays-Bas »… :/

Pour éviter de participer à cette pollution, choisissons pour la Saint Valentin d’offrir des fleurs locales et de saison ou des bulbes vivants qui ne faneront pas en quelques jours 🙂