La radiesthésie peut-elle nous offrir la possibilité d’accéder à l’invisible ?

La radiesthésie peut-elle nous offrir la possibilité d’accéder à l’invisible ?

Les premiers écrits qui abordent la recherche d’eau et de métaux à l’aide d’une baguette, date du 15ème siècle. Le terme utilisé à l’époque était « rabdomancie » de rhabdos « baguette » et manteia « divination » (en grec). Ces écrits proviennent essentiellement d’alchimistes, écrivains, philosophes, hommes d’église, ainsi que de plusieurs disciples du médecin Paracelse comme Andre Libavius.[1] L’ouvrage Novum Testamentum de Basile Valentin, moine bénédictin et alchimiste, rapporte qu’à cette époque certains ouvriers mineurs portaient la baguette à leur ceinture ou à leur chapeau.[1]

Le terme « radiesthésie » fut officialisé en 1922, et accepté en 1930. Inventé par l’abbé Bouly et l’abbé Bayard, il fut inspiré des termes radius « rayon » (en latin) et aisthêsis « sensibilité » (en grec).

Le Larousse (1998) définit la radiesthésie comme « sensibilité à des rayonnements qui proviennent des objets » ; « méthode de détection d’objets, de maladies, par l’intermédiaire d’une baguette ou d’un pendule, fondée sur cette sensibilité ».

 

Toutefois plusieurs expériences scientifiques ont été mené sur la radiesthésie, mais les meilleurs résultats n’ont pas dépassé le hasard, c’est à dire une chance sur 2 de trouver la bonne réponse. [1]

Quand la science s’intéresse à la Radiesthésie

En 1962, Yves Rocard, physicien atomiste, qui a participé au projet de la bombe atomique française, publie « Le signal du sourcier ». Il explique que la présence d’eau en profondeur modifie suffisamment le champ magnétique terrestre, produisant un tremblement nerveux inconscient faisant bouger la baguette de coudrier.[6]

L’expérimentation de Rocard fut repris par le comité Para entre 1964 et 1966, mais en utilisant un protocole en double aveugle. Les réussites des sourciers ne furent pas supérieures aux statistiques de réussite basées sur le hasard.[6]

En 1980, des sceptiques australiens organisèrent avec James Randi un concours doté d’un prix de 40.000 dollars. Pour l’emporter il fallait trouver dans quel tuyau enterré coulait de l’eau, ou détecter la présence de laiton ou d’or enfoui. Pas de gagnant.

Au milieu des années 80, en Allemagne, de nombreuses personnes se disent sensibles au « rayon E ». Inconnu des scientifiques, il serait dangereux pour la santé, voire potentiellement cancérigène.
Pour en savoir plus sur ce rayonnement, le gouvernement allemand réunit un comité de physiciens à l’université de Munich, avec pour objectif de déterminer si les sourciers ont une réelle capacité. Pour cela l’équipe dispose d’une bourse de 400.000 deutschmarks (environ 250.000€).
La particularité de l’expérience de Munich est qu’elle se déroule avec des organisateurs persuadés de prouver l’efficacité de la radiesthésie.
Pendant 2 ans, de 1986 à 1988, tous les protocoles seront conçus pour être les plus adaptés aux expérimentateurs, selon leurs besoins et leurs demandes.
Les 500 participants passèrent des tests préliminaires afin de déterminer les meilleurs sourciers. Pour passer les expériences finales, 43 personnes furent retenus. Mais les résultats ne montrèrent rien de significatif sur la capacité des sourciers.
Ce fut la plus grande expérience menée sur la radiesthésie, mais surtout celle qui mis un terme à la recherche scientifique à ce sujet, étant donnée qu’elle n’apporta aucune piste à poursuivre.[6]
Voici le graphisme utilisés pour l’expérience, plus les points sont alignés sur la ligne comme sur la figure a et plus les résultats sont justes. On peut interpréter chaque tableau comme : A : performance parfaite ; B : excellente performance ; C : bonne performance ; D : performance modeste ; E : faible performance.

Voici le tableau représentant les résultats du meilleur des sourciers.

Sur 10 essais, 5 résultats sont corrects, le meilleur sourcier n’a pas fait mieux que le hasard, c’est à dire obtenir la bonne réponse, une fois sur 2.

Tom Napier du PHACT (Philadelphia Association for Critical Thinking) reproduisit l’expérience de Munich en utilisant un ordinateur pour impulser les choix de façon aléatoire, déplaçant la cible et modifiant la composition. Les résultats fut également équivalent au hasard.

En 1989 à Kassel, en Allemagne, une nouvelle tentative est organisée, avec un prix de 20.000 deutschmarks. L’expérience consistait à enterrer 10 boîtes (genre tupperware) dont 1 contenant de l’eau ou du métal. Celui qui trouvait devait réussir une deuxième fois à la suite, pour éliminer l’effet de hasard. Personne ne réussit ce test.

En 2007, l’observatoire zététique organisa à Argenton, un test s’inspirant des 10 boîtes de Kassel, dans cette expérience l’échantillon fut cachés dans une des 20 boîtes vides. Une personne trouva l’échantillon mais fut incapable de recommencer.

À ce jour, la radiesthésie a toujours échoué à prouver son efficacité.

Les différents outils radiesthésiques

  • Les baguettes => les baguettes universelles sont en forme de L, elles se nomment aussi radmaster, il existe d’autres formes comme la baguette en lobe.
  • Les pendules => Il en existe de différentes formes et matières (métaux, bois, pierre).
  • Des planches ou cadrans => en demi cercle, en cercle ou en ligne. (site internet pour créer ses propres planches https://www.subtil.net/fr/)

Chercher des réponses à l’aide de la radiesthésie

Qu’est ce qui anime ma question ?

Avant d’utiliser la radiesthésie pour répondre à des questions, il est intéressant de chercher ce qui motive la question. Est-ce la peur, le doute, l’impatience ?

Si l’on est impliqué, il y a de fortes chances que l’on influence les réponses.

Avant de commencer, on peut poser sur papier les premières questions, trouver la problématique centrale qui permet d’avancer dans le questionnement.

Il est très utile de noter les questions et les résultats pour pouvoir ensuite vérifier s’ils sont justes ou non.

Bien formuler les questions

Elles doivent être claires et précises, courtes et affirmatives (pas de formulation négative).

Définir : QUOI + QUI + OÙ + QUAND

QUOI => l’objet de la recherche

QUI => qui est concerné (une personne, une maison, un objet…)

=> ici, dans cette maison, en tout lieu…

QUAND => à cet instant, dans le passé, dans le futur, pendant une période, une année, en tout temps…

Les réponses peuvent-elles être influencées ?

La moindre pensée, une émotion, un sentiment, un regard dans une direction, peut influencer le balancement. Observer le mouvement du pendule dès que viennent une idée, une émotion, un stress, afin de reconnaître la formation du mouvement. Pour ma part, quand je suis en silence, dans une absence de mouvement intérieur, le pendule ne bouge plus.

Un mouvement m’intrigue cependant, j’ai pu observer en utilisant des baguettes ou un pendule, 2 sortes de mouvement. Un balancement classique, plutôt léger et facilement influençable, celui-ci n’est pas bien intéressant. Le deuxième m’interroge, le balancement est net et plutôt comme aimanté par une direction précise. Si on déplace le pendule, celui-ci continue à aller vers le même point avec intensité. Intriguant.

Il existe également ce que l’on nomme l’effet idéo-moteur, c’est un mouvement musculaire inconscient qui fait tourner les pendules et orienter les baguettes[3] (terme défini en 1852 par William B. Carpenter psychologue, physiologiste).

Cette réponse inconsciente peut provenir de notre volonté inconsciente, d’un désir, d’une peur… ou bien d’une influence extérieure, «influence de la suggestion dans la modification et la direction du mouvement musculaire, indépendamment de la volonté».[5]

Il a été prouvé par plusieurs essais scientifiques[4] que de nombreux phénomènes attribués aux forces spirituelles ou paranormales peuvent être dus à l’effet idéomoteur.

Comment tenir un pendule

Il n’y a pas de règle, mais si vous n’y arrivez pas, vous pouvez essayer ceci :

  • Tenir le pendule pointe vers le haut dans la main non directrice (la gauche pour les droitiers, et inversement).
  • Mettre la main directrice sous le cordon du pendule, paume vers le haut.
  • Laisser descendre le cordon dans la paume de la main avec laquelle vous pendulerez.
  • Pincer le cordon à environ 8-10 cm du pendule en mettant l’un contre l’autre le pouce et l’index
  • Lâcher le pendule afin de laisser pendre librement.

Chercher les 4 mouvements que l’on nomme conventions

Si vous utiliser plusieurs pendules, les sens de rotations peuvent être inversés d’un pendule à l’autre. Il faut les établir pour chaque pendule. Parfois sur un même pendule, les rotations s’inversent, il est bon de faire un test de temps en temps.

  • Oui / Vrai => souvent le pendule tourne dans le sens des aiguilles d’une montre, mais parfois c’est l’inverse.
  • Non / Faux => Le pendule peut tourner à contre sens des aiguilles d’une montre, mais parfois c’est l’inverse, ou bien se balancer de haut en bas.
  • Je ne sais pas, cela n’est pas défini, en cours d’évolution, de transformation… => Souvent le pendule se balance de gauche à droite.
  • Il est préférable de ne pas savoir => le pendule cesse de bouger, il reste inerte.

Pour vérifier, poser des questions simples dont vous connaissez les réponses.

Parfois les 4 mouvements ne sont pas très clairs, ce qui est le cas pour ma part, pour palier à cela, j’imagine un cadran devant moi avec un oui à gauche, un non à droite, et un je ne sais pas au centre.

Quelques idées d’exercices pour s’entraîner à la radiesthésie

  • Chercher le nord avec votre main gauche et arrêter vous lorsque le pendule tourne dans le sens de vrai. Vérifier avec une boussole.
  • Vous pouvez vous entraîner avec un jeu de cartes, choisissez 4 cartes, observer les bien afin de pouvoir les visualiser ensuite, mélanger les cartes et déposer-les face cachée devant vous. Passer votre pendule au-dessus de la première carte et poser mentalement la question en énumérant un des cartes sélectionnées : Est-ce la Dame de Cœur ? Si la réponse est négative passer votre pendule sur la carte suivante est reposer la question. Quand la réponse est positive vérifier.
  • Trouver une personne qui accepte de vous aider ou un binôme pour vous entraîner réciproquement. Chercher un objet dissimulé sous 3 ou 4 gobelets ou verres opaques. Un morceau de pain, un sucre ou autres. Pensez à l’objet, imaginer le sous chaque verre, et ressentez les sensations qui émergent. Dites le nom de l’objet, focaliser l’objet en vous et passer votre pendule sur les verres. Vous confirmerez au passage votre sens de mouvement pour le oui et le non.
  • Si une personne accepte de vous aider vous pouvez lui demander de cacher un verre rempli d’eau et un verre vide sous un tissu, cet exercice est très intéressant pour vous entraîner à trouver de l’eau.

La radiesthésie est une expérience qui a intéressé bon nombre de personnes. Selon certains auteurs comme l’Abbé Mermet, elle a fait ses preuves et nous pouvons nous y fier. Mais chaque fois que l’on a voulu observer ce phénomène, on observe des résultats irréguliers. Cette irrégularité est problématique quand il s’agit d’utiliser la radiesthésie dans le domaine professionnel et notamment dans ce qui touche à la santé et à l’alimentation.

Sources

1] Dossier PDF Radiesthésie – La perception extrasensorielle grâce au pendule ou la baguette – par Emmanuel Riguet www.zetetique.fr/index.php/radiesthesie

[2] https://fr.wikipedia.org/wiki/wiki/Radiesthésie

[3] https://fr.wikipedia.org/wiki/Effet_idéomoteur

[4] Ces essais scientifiques ont été réalisé par le physicien Michael Faraday, le chimiste Michel-Eugène Chevreul et les psychologues William James et Ray Hyman (https://fr.wikipedia.org/wiki/Effet_idéomoteur)

[5] « Comment les gens sont dupés par l’action idéomotrice » par le Dr Hyman, professeur de psychologie à l’Université de l’Oregon. https://quackwatch.org/related/ideomotor/ traduit en français https://translate.google.com/translate?sl=auto&tl=fr&u=https://quackwatch.org/related/ideomotor/

[6]Tests de radiesthésie : l’échec des expériences de Munich publié par J.T. Enright on peut lire la traduction sur le site théièrecosmique.com https://theierecosmique.com/2017/03/28/tests-de-radiesthesie-lechec-des-experiences-de-munich/

Photo : Le radiesthésiste – Alfred Bovis (1871-1947) en 1935.